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La Chine, qui eut sur l’art français du dix-huitième siècle et sur l’impressionnisme si notable influence, apparaît comme l’un des grands ancêtres de l’art dans ses diverses manifestations. Le brome, la céramique ont chez elle donné des chefs-d’œuvre dès les temps immémoriaux. Le premier épanouissement de sa tradition artistique se situe vers le quatorzième siècle avant Jésus-Christ. Depuis la Chine n’a pas cessé de produire. Il était utile de faire le point de son art pictural actuel. La Chine, désormais, comme le remarque l’éminent conservateur du musée Cernuschi, M. René Grousset, dans un avant-propos au catalogue de l’exposition, « une des cinq grandes puissances mondiales, donne l’exemple de son renouvellement culturel, de même que, par une lutte de huit années, elle a donné aux peuples libres l’exemple d’une résistance invincible à l’occupation ennemie ».

L’exposition présente aux Parisiens un schéma de ce renouveau artistique. Des difficultés matérielles n’ont pas permis de lui donner l’ampleur désirable, mais les grandes lignes sont indiquées, et pour guider le visiteur on dispose d’un excellent catalogue rédige par M. Vadime Elisseeff, nouvellement nomme conservateur adjoint du musée.

Une grande subtilité préside à la peinture chinoise, que nous avons peine à comprendre et à goûter comme il convient. La calligraphie, que l’on peut regarder comme le dernier mot de l’abstraction, est une branche de la peinture que l’on continue à cultiver au même titre que la représentation du monde animé. Deux tendances se partagent l’art chinois contemporain, l’une essentiellement traditionnelle, la seconde cherchant à unir l’esprit occidental aux antiques conceptions et utilisant la peinture à l’huile comme la peinture à l’eau. Ces deux groupes travaillent à se rejoindre pour une éclosion plus puissante que l’on peut pressentir.

Les noms ici ne diront pas grand’chose. Il faut voir les tableaux, tenter d’en pénétrer l’esprit et d’en saisir le rythme. Certains apportent, des types et de la vie des Chinois, des images intéressantes pour tous, et ce n’est pas la moindre curiosité que devant certains paysages ou figures on puisse évoquer les noms de Malisse, Marquet ou Utrillo.

Une salle est consacrée aux artistes vivant à Paris. Parmi eux, Mme Pan Yu Lin, dont chacun connaît les beaux dessins, et M. Tchang Tse Yu sont sociétaires du Salon d’automne. On rencontre MM. Fang Yong, Houa Tie You, Lucy Kiang, Lou Chen Shan, Ly Fou Pei, parmi les peintres, et parmi les sculpteurs MM. Chow King Tong, Houa Tie You, Liao Sin Hio, Yen Te Fai, qui participent de la vie artistique parisienne où ils apportent leur talent et leur sensibilité. Quelques pages de M. Chou Ling sur la sculpture chinoise contemporaine expliquent celle-ci, et l’exposition se présente sous le patronage de M. Psi en Taf, ambassadeur de Chine.

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